Piki le petit chien surveille l’entrée du chapiteau. Derrière, dans son enclos, une chèvre se repose tranquillement. Entouré de caravanes, le cirque Romanès laisse toujours ses portes ouvertes. Délia et Alexandre Romanès fondent en 1994 leur cirque avec rien du tout. Depuis, ils ont gardé cet esprit de débrouillardise où tout est fabriqué avec des bouts de ficelle. La famille s’est agrandie et une quarantaine de parents vivent ensemble. Quatre générations, une famille, une troupe réunie autour de l’acrobatie et la musique. Les Tziganes, pour Alexandre, sont d’éternels nomades, originaires d’Inde, dont le sentiment d’appartenance à un pays ne compte pas. C’est la famille et la tribu qui compte avant tout. Chez les Romanès les enfants parlent tous le français, le roumain et le tzigane. Malgré les préjugés ici et là sur les Roumains et les nomades, souvent assimilés à des voleurs de poule, les Romanès voyagent à travers le monde, s’installent où ils peuvent et jouent leurs vies comme ils nous jouent leurs tours avec panache, avec liberté et avec cette poésie toute particulière qu’Alexandre et les Romanès maitrisent avec talent.
“J’ai partagé le monde en deux:
d’un côté il y a ce qui est poétique,
de l’autre côté ce qui ne l’est pas.
Ce qui est poétique existe à mes yeux,
ce qui n’est pas poétique,
je ne le regarde même pas.”
Alexandre Romanès
France, Paris – avril 2013